La colline de Sion appartient à ces lieux remarquables à visiter lors d’un weekend en Lorraine. D’abord, parce qu’il est beau, ensuite parce qu’il est inspirant. Enfin, car, il recèle un petit trésor qui fait le délice des petits et des grands. Située au sud de Nancy, la colline de Sion s’élève à 540 m de haut et offre une vue panoramique jusqu’au Mont-Blanc. (C’est vrai!)

Une forteresse du Saintois

Les plus courageux peuvent la gravir à pied, les autres iront en voiture. Plusieurs parkings permettent d’absorber le flot des touristes et pèlerins venus prier la Vierge de la basilique. Les Celtes furent les premiers à se l’approprier pour venir y invoquer le dieu Tonnerre ou le déesse de la fécondité. Au Moyen-Age, les seigneurs de Vaudémont construisirent une forteresse dont il ne reste rien ou presque. Des 12 tours, il ne reste rien ou presque. Seule a résisté la tour Brunehaut qui se dresse telle une proue au dessus du Saintois. Avec son mur de 4,5 m d’épaisseur, les vestiges du mur d’enceinte témoignent de l’importance de la forteresse édifiée entre le 11 et 12e siècle.

La croix témoin de l’histoire de la Lorraine

Hormis les ruines du gros château, la statue de la Vierge de Sion domine le site sacré de toute sa hauteur. Elle aussi connut bien des outrages au fil de l’Histoire. Sous elle, on peut remarquer une croix de Lorraine facilement identifiable. En 1871, lors du rattachement de l’annexion de l’Alsace et des Vosges au nouvel empire allemand, on la brisa pour symboliser la séparation en deux de la Lorraine. A cette occasion, on inscrivit à côté : « ce n’est pas pour toujours. » Phrase prémonitoire, car à l’issue de la Première Guerre mondiale, on recolla la croix et on inscrivit : « Cette fois, c’est pour toujours ».

Le culte marial a remplacé celui de la grande déesse de la fécondité à partir du Vè siècle. À compter de là, la colline de Sion devient un haut lieu de pèlerinage de la Lorraine. Les Croisés viennent s’y recueillir avant leur départ en Terre sainte. Les ducs de Lorraine et le comte de Vaudémont organisent des pèlerinages au gré des conflits. Aujourd’hui, le site sacré de la colline de Sion est administré par l’évêché de Nancy et de Toul.

La colline de Sion dans la littérature française

La colline de Sion inspira à Maurice Barrès son roman post-symboliste La colline inspirée. Dans celui-ci, il traite de l’histoire torturée des frères Baillard. Ce roman classé parmi les 50 meilleurs du siècle à l’époque (on peut ne pas être d’accord…)  inspira les lignes gravées sur le monument élevé à l’emplacement du signal de Vaudémont : « Il est des lieux qui tirent l’âme  de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute  éternité pour être le siège de l’émotion religieuse. Ce sont les  temples du plein air. Ici, une émotion nous soulève ; notre énergie se  déploie toute, et sur deux ailes de prière et de poésie s’élance à de  grandes affirmations. Tout l’être s’émeut, depuis ses racines les plus  profondes jusqu’à ses sommets les plus hauts ».

Sans s’appesantir sur le passé de cet écrivain, homme politique et antidreyfusard, on peut les apprécier en admirant l’incroyable panorama qui s’offre aux randonneurs. Par jour de grand beau temps et à l’œil nu, on distingue le Mont-Blanc.

Les étoiles de Sion

La colline de Sion prête au rêve. Pourtant, les géologues la nomment plus prosaiquement « butte témoin ». Une couche sédimentaire lui vaut ce qualificatif et fait le bonheur de ceux qui partent à la recherche de son petit trésor. Avec de la patience et des bons yeux, on peut trouver de minuscules étoiles en pierre. Disséminées sur tout le site, elles constituent la curiosité géologique du lieu à l’origine de diverses spéculations.

Certains prétendaient qu’ils s’agissait de résidus de météorites. D’autres affirmaient que la Vierge descendait et jetait une pluie d’étoiles. Les jeunes filles qui en trouvaient 7 se marieraient dans l’année. La dernière légende racontait qu’une princesse de Vaudémont, au retour d’une visite à la Vierge, échappa à un cavalier trop pressent en lui jetant une pluie d’étoiles. En réalité, ces petites étoiles sont des fossiles et les ancêtres de notre étoile de mer. Aussi nommées « Lys de mer » elles sont le témoin de la présence de la mer en Lorraine à la période Jurassique voici 200 millions d’années.

La colline de Sion est un site à voir absolument en Lorraine. On peut y organiser des randonnées et l’intégrer à des itinéraires touristiques. Elle n’est pas loin du château d’Haroué, de Domrémy la Pucelle ou encore de Toul.

A voir à proximité de la colline de Sion

• Le château d’Haroué
• Mirecourt
• Vannes le Châtel
• Domrémy
• Toul

Situation

• Toul 41 km D12 et D674
• Nancy 40 km D913 A330
• Mirecourt 16 km D413