Le château d’Haroué

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Le château d’Haroué se profile au loin quand on approche le village par la RD 9, en venant de Nancy. Sa silhouette élégante et féérique lui vaut le surnom de Chambord Lorrain. On est surpris de voir surgir une bâtisse aussi somptueuse en pleine campagne. Résidence des Beauvau-Craon depuis huit générations, le château est ouvert au public. Racheté en 2021, ce domaine privé de 16 hectares est géré à présentpar les Monuments de France.

Le chateau d’Haroué sous le signe du temps

Une fois garée la voiture sur le petit parking qui longe la place du village, il suffit de traverser la route pour se retrouver devant la magnifique grille d’entrée signée Jean Lamour qui a aussi réalisé la rampe d’escalier et les balcons. Stanislas Leczinski, a convoqué tous les grands artistes du siècle des Lumières pour embellir le château d’Haroué. Ce bijou architectural fait vibrer la rétine tant il regorge de curiosités et de symboles.


Le roi Stanislas désigne Germain Boffrand pour bâtir le château d’Haroué entre 1720 et 1732. L’architecte avait prouvé au roi son talent en construisant pour lui le château de Lunéville. Pour Haroué, Germain Boffrand choisit de filer la thématique du temps qui passe pour donner sens au bâtiment. On compte 365 fenêtres, 52 cheminées, 12 tours, et 4 ponts et pourtant le temps s’écoule sans ternir la beauté des lieux.

grille Jean Lamour du chateau d'Haroué

Après avoir traversée la cour d’honneur, on pénètre dans le hall par le grand escalier gravi par toute la cour de Lorraine puis, plus tard, par le maréchal Liautey venu en voisin. Dans le salon d’honneur, on peut admirer l’ensemble de tapisseries, tissées dans la manufacture nancéienne de la Malgrange. Pour recevoir des invités de marque dans le grand cabinet de Mme de Ligniville (épouse de Marc Beaucon Craon), on a dressé une table avec un service de la Compagnie des Indes, des coupes de champagne en cristal de Baccarat et un samovar signé Christofle. Autant de détails qui rappellent que le siècle des Lumières fut aussi celui de l’art de vivre et du confort. D’autant que le roi Stanislas, grand amateur d’art, appréciait beaucoup les plaisirs de la table.

Le nid d’amour du duc Stanislas



Le salon chinois d’Haroué est le petit trésor du château lorrain. Ce témoin de l’âge d’or du XVIIIe siècle lorrain est installé dans la tour du château. Stanislas le commande au peintre Jean Pillement. Il s’attelle à la tache et crée ces décors exotiques où se mêlent pagodes, animaux fantastiques et oiseaux. Le tout est exécuté dans des teintes pastel et de vert céladon très en vogue à l’époque qui servent de fond à une débauche de guirlandes de fleurs multicolores. Pour aller avec ce décor très raffiné, Stanislas commande un mobilier sur mesure pour son boudoir . Aujourd’hui, le salon Pillement est un des rares témoins de l’ engouement de la France pour les chinoiseries. C’est vrai qu’on rêve d’y prendre une tasse de thé dans une jolie porcelaine accompagnée d’une part de baba au rhum, le dessert dont raffolait Stanislas. Le salon chinois d’Haroué rivalise avec « La grande singerie » du château de Chantilly réalisée par le peintre Christophe Huet.

salon Pillement au chateau d'Haroué Lorraine

Elégance et raffinement du château d’Haroué


Tout au long du XVIIIe, le château d’Haroué reçoit les célébrités de la cour de Lorraine. Tous les grands noms de l’époque s’y presse. Voltaire et son amie Emilie qui délaissait le confort de son château de Cirey pour les raffinements et les potins d’Haroué. Après l’annexion du duché de Lorraine et la centralisation de la cour à Versailles, il faut attendre le règne de Napoléon III pour réaliser le salon impérial du premier étage commandé pour accueillir l’empereur Napoléon III. Malheureusement, celui-ci ne mit jamais les pieds dans le salon Hébert. Si une grande partie du mobilier est dispersé, il reste les superbes peintures et ornementations à la feuille d’or entièrement restaurées.

En visitant le château, on se promène au fil des siècles et on parcourt la petite et grande histoire. Une grande partie du mobilier provient aujourd’hui du château de Saint-Ouen. Le roi Louis XVIII le commanda expressément pour sa maîtresse, la comtesse du Cayla. Tout est dans un état remarquable et donne l’impression que ses habitants viennent de sortir de la pièce. Il faut se rendre au logis abbatial de Lunéville pour retrouver une telle qualité de présentation muséale.

vues intérieures du salon Hébert château d'Haroué

Jardins bucoliques et fantôme des douves


Si on peut se promener librement dans le château, une visite guidée permet de découvrir de toutes ses merveilles. Elle dure un peu plus d’une heure et elle a toute sa place lors d’un week-end en Lorraine. On prolonge le charme d’Haroué en flânant dans les allées de ce palais à la campagne. On a le choix entre jardin à la française, jardin à l’anglaise et le chemin qui longe les douves où glissent les cygnes. Ils témoignent de la passion de Stanislas pour le jardinage et la botanique. Peut-être y rencontrerez-vous le fantôme des douves. Dans ses mémoires, la marquise de Lambertye Gerbeviller raconte que, la princesse de Beauvau Craon prétendait voir chaque nuit une femme avec un fichu noir. En cherchant d’où pouvait venir cette « vision », le fils de la princesse découvrit qu’une femme s’était noyée dans les douves du château et qu’on l’avait retrouvée avec un foulard noir sur la tête.

jardin du château d'Haroué en Lorraine

Le château d’Haroué Pratique

  • Visites guidées du château samedi et dimanche, de 14 h à 18 h
  • Tarif 11 €
  • Gratuit pour les – de 26 ans
  • Tél. 03 83 52 40 14

Site : https://www.chateau-haroue.fr/

Un grand merci à Couleur XVIIIe et pour ses billets très inspirants sur la Lorraine

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Sur les pas de Stanislas Leczinski en Lorraine

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