Ecurey se mérite, car pour s’y rendre il faut se perdre sur les petites routes de la campagne meusienne et faire confiance à son GPS. Ecurey se niche dans la vallée de la Saulx, au beau milieu des champs à mi-chemin entre Dammarie-sur-saulx et Morley. Le site étonne les visiteurs par la richesse de son patrimoine où l’ensemble des bâtiments témoignent d’un passé industriel remarquable marqué par les heures de gloire de la fonte d’art en Meuse.
Ecurey : Un passé dur comme fer
Une fois franchi le porche du site, on pénètre dans un univers où se côtoient passé et futur dans un désordre très organisé. De nombreux bâtiments couvrent le site de cette manufacture dédiée au travail du fer et de la fonte répandu dans la vallée de la Saulx. Dès le XIIe siècle, les moines cisterciens prennent possession des lieux et entreprennent son exploitation. Avec Geoffroy III de Joinville à leur tête, ils fondent l’abbaye de « Notre-Dame d’Ecurey » et ils cultivent les terres environnantes pour faire vivre la communauté et entretenir leurs lieux de vie.

De ce passé il reste le colombier, l’hémicycle, le puits, les canaux, les murs d’enceinte que l’on découvre en se promenant dans le site. À la révolution, l’abbaye d’Ecurey, devenue bien d’Etat, passe aux mains de propriétaires privés jusqu’en 1834. À cette date, les frères Vivaux, à la tête d’autres fonderies en Meuse, achètent le domaine d’Écurey. Ils font évoluer le domaine et construisent deux halles à charbon et une halle à fonderie. En 1876, ils cèdent Ecurey à Jean Salin qui modernise le site à son tour et oriente la production d’Ecurey vers la fonte d’art. La compagnie Salin agrandit encore l’outil de production et crée dans la foulée une véritable cité ouvrière qui subsiste jusqu’en 1987. En se promenant à Ecurey, on prend conscience du mode de vie en complète autarcie que l’on y menait.
Une vie en autarcie
Les adultes qui y travaillaient et leurs familles formaient une petite communauté. Les nécessités de la production, les saisons et les fêtes religieuses rythmaient leur vie. Sur les hauteurs se trouvent l’église et l’école qui fonctionnait encore dans les années 70. Les enfants des familles demeurant sur place s’y rendaient avant de regagner leur domicile construit à côté des bâtiments de production. On visite leurs vestiges en empruntant un sentier qui poursuit dans la forêt. En déambulant dans le site au gré des allées, on fait une halte au musée qui retrace l’histoire du site. Chaque année des expositions temporaires de qualité animent Ecurey. On peut terminer la visite en allant chiner dans le magasin de brocante situé à l’entrée. Une véritable caverne d’Ali Baba tenu par des propriétaires d’une grande gentillesse.

Le magasin des modèles d’Ecurey
Le « clou » d’Ecurey est incontestablement son « paradis » qui laisse rêveur le visiteur et rivalise avec celui de Sommevoire. Dans ce magasin conservé intact, sont rangés des centaines et des centaines de modèles de fontes d’ornement. L’entrepôt recèle un vrai trésor que l’on aperçoit en longeant les vitres qui éclairent les allées où est rangée pêle-mêle une foule d’objets hétéroclites. Les balustres voisinent avec les grilles ornementales, les jardinières, les croix ou les Christ. Le paradis d’Ecurey est le seul au monde à présenter une grande partie des modèles référencés dans le catalogue de 900 pages donné au client jusque dans les années 80. Il est également le seul paradis à conserver les modèles selon le rangement décidé à l’origine par le magasinier en charge de celui-ci.


Ecurey est une des étapes sur la route de la fonte d’art en Haute-Marne. Sa visite intéressera ceux qui se piquent de décoration d’intérieur ou qui se passionnent pour le tourisme industriel. Elle est aussi une halte bucolique hors du temps lorsqu’on longe la vallée de la Saulx lors d’une excursion. A ce propos, on peut également imaginer une randonnée qui conduit de l’abbaye de Trois Fontaines à Ecurey en passant par l’abbaye de Jovilliers. La Saulx est un magnifique terrain d’exploration et une bien jolie balade en Meuse.
A proximité d’Ecurey
- L’abbaye de Trois Fontaines
- Le jardin des pivoines du moulin de Thonnance
- Le lac du Der
- Mettalurgic park
Situation
- Saint Dizier : 31 km via RN4
- Joinville : 21, 5 km via D179
- Bar le Duc: 32 km via D9 et D152
- Void : 41 km via RN4
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