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La boucle des plus beaux villages de la vallée de la Saulx permet de découvrir un tout petit tronçon de cette vallée si bucolique de la Meuse. Cette balade nature en Meuse traverse Lisle-en-Rigault et Ville-sur-Saulx en empruntant le Tacot. C’est une de mes randonnées favorites tant elle est apaisante et agréable à marcher en toute saison. On met ses pas dans ceux de Paul Claudel, de Mucha et des frères Goncourt qui aimaient venir en villégiature dans cette belle vallée de la Saulx.
1 De Lisle-en-Rigault à Ville-sur-Saulx par la vallée de la Saulx
Je vous propose pour point de départ le parking situé derrière la maison médicale de Lisle en Rigault. Prenez la direction de l’église St Hilaire. Une plaque de marbre devant l’église, rappelle le courage de Sœur Marie-André. Son intervention auprès des Allemands en 1944 sauva la vie de 42 prisonniers et évita la destruction du village. On commence par longer le château de Lisle avant de traverser le pont qui enjambe la Saulx, bordée de part et d’autre par des lavoirs communaux. Puis, on bifurque dans la jolie rue Saint Jean que l’on suit jusqu’à la rivière.
Le château de Lisle
Avant d’appartenir en 1808 à Charles-Philippe Lebègue de Nonsart, ancien aumônier du roi Stanislas et dernier seigneur de Lisle, ce logis seigneurial était un domaine de la famille Choiseul au XVe siècle. On remarque un passage sous voute qui conduit à une cour intérieure, ainsi qu’une chapelle dédiée à Saint Jean-Baptiste. Seuls les vestiges du pont levis et la cour fortifiée datent de l’époque médiévale.
On quitte le village en suivant un petit chemin sur 500m qui sinue entre les jardins et longe la rivière. Il rejoint le tracé du Tacot bien ombragé qui conduit jusqu’à Ville- sur-Saulx. L’entrée dans le village se fait en franchissant le pont saint-Hilaire. Sur le coté on peut voir une ancienne cheminée vestige des imprimeries qui étaient installées le long de la vallée.
Visite de Ville-sur-Saulx
Parvenu au calvaire édifié au croisement de la route de Lisle, on se dirige vers la partie haute de Ville-sur-Saulx en suivant la voie des Mares. Le point de vue est superbe sur le toit du château Renaissance et le clocher en pierres de l’église Saint-Pierre. Des maisons en pierre de taille donnent beaucoup de cachet à cette voie. On bifurque dans la Grande rue en direction de l’église face à nous. Sur la droite, une maison avec un pigeonnier et un cadran solaire appartenait à Mme d’Alençon, épouse du dernier président de la cour des comptes de Bar-le-duc, avant la disparition de la charge à la fin du XVIIe siècle. Née Beurges, elle hérita de cette maison et son frère du château.
A mi-parcours, on emprunte des escaliers sur notre gauche qui descendent dans la partie basse du village. En bas des degrés, le panorama sur le village est superbe. Ville-sur-Saulx a des airs de village perché indéniable avec ses jardins en terrasse et ses fortifications. On traverse la route qui serpente le long de la Vallée de la Saulx en direction de Saudrupt avant de s’engouffrer dans la rue du Quartier bas qui rejoint la rivière.
Partie basse de Ville-sur-Saulx
On suit le sentier qui longe l’ancien lavoir communal restauré et on arrive en contrebas de l’église. La rue du Cachon monte ensuite vers la place du village. L’ancien presbytère devenu un gîte rural avec son jardin bien arboré borde la partie droite de la rue.
Un riche patrimoine
Arrivé à l’église saint Pierre, on prend la route de Lisle qui passe devant le château et ses dépendances. Son architecture renaissance est magnifique et équilibrée. Un parc avec des arbres remarquables entoure la propriété. La route de Lisle croise le chemin du Tacot. Il est temps de traverser le pont en direction de Lisle-en-Rigault.
Le château de Ville sur Saulx
Le château de Ville-sur-Saulx fut bâti en 1550 au bord de la Saulx. Construit par Ligier Richier, le même à qui l’on doit le transi de Bar-le-Duc ou la descente de croix de Vigneulles-les-Hattonchâtel, il se caractérise par une base carrée orné de quatre échauguettes d’angle. Les toitures sont recouvertes d’ardoises et de belles fenêtres géminées surmontées de frontons habillent le dernier niveau. Au XIX e siècle, le château devient la propriété de Paul Claudel qui aménage un jardin à l’anglaise. C’est dans ce cadre idyllique que l’écrivain rédige, en 1904, sa pièce de théâtre « Le partage de midi ».
2 De Ville sur Saulx à Lisle en Rigaut
Ici commence la seconde partie de la boucle des villages de la Saulx. On traverse à nouveau la Saulx et on PREND SUR LA GAUCHE le sentier du Tacot en direction de Saudrupt. On marche environ 50 m avec un aperçu sur l’arrière du parc du château. Il est temps d’emprunter un chemin jalonné qui grimpe dans le bois en direction de Lisle en Rigault. Après 200 m environ, on rejoint l’arrière du cimetière de la commune. Prenez le temps de le visiter. Au fond se trouve la première église du village construite en 1160. De part et d’autre vous verrez deux concessions. À droite celle des Chevalier qui ont créé les papeteries de Jean d’Heurs et à gauche celle des Freund-Deschamps, propriétaires de la bleuterie Deschamps, dont les tombes sont en forme d’obélisques alignés.
La bleuterie OUTREMER-DESCHAMPS
Au XIXe siècle, la France compte trois usines de bleu d’outremer dont la plus importante est celle de Lisle-En-Rigault. En 1827, Emile Guimet reconstitue chimiquement le secret du pigment connu depuis l’Antiquité. Le bleu d’outremer est utilisé par les lavandières, car il donne au linge un blanc éclatant. Il entre également dans la composition du sucre, de l’amidon, de la pâte à papier et de la chaux.
En 1856, Narcisse DESCHAMPS installe la bleuterie dans la vallée de la Saulx dans les locaux de l’abbaye de Jeand’heurs. Très vite, la bleuterie Deschamps domine le marché français des fabricants de bleu Outremer. En 1865, l’entreprise s’agrandit et ouvre le site de Rennesson où elle achète les anciennes filatures. L’usine de Rennesson est entièrement dédiée au conditionnement et à l’expédition.
En 1930, 200 ouvriers travaillent dans les deux unités Deschamps qui produisent 10 000 tonnes de colorant bleu d’outremer, dont 6000 tonnes sont envoyées à l’exportation. Les produits de substitution entraînent le déclin de la société qui s’arrête en 1963. Les plus âgés se souviennent des petits cubes bleu que l’on mettait dans la lessive pour le rendre encore plus éclatant.
Au sortir de l’église, on profite du panorama sur Lisle-en-Rigault et la vallée de la Saulx. Il faut à présent redescendre dans le village par l’allée de l’An Mil qui traverse un petit lotissement jusqu’à la rue du Tacot. On tourne à droite dans la rue du maréchal Oudinot avant de traverser une dernière fois le pont qui enjambe la Saulx. Ainsi se termine cette promenade au bord de l’eau.
A proximité
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Infos pratiques
- Distance : 4 km
- Temps : 1H30
- Difficulté : facile
- Dénivelé : 182 m
- Stationnement : Parking de la maison médicale
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