Visiter les tours de la cathédrale de Reims

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Tout aussi intéressantes que l’intérieur, les tours de la cathédrale de Reims méritent que l’on gravisse les 249 marches qui mènent à la terrasse de la galerie des rois. Certes, c’est un peu fatigant et il n’y a pas de palier pour se reprendre une fois qu’on est lancé. Mais de là-haut, la vue à 360° justifie cet effort. Reims et ses environs s’offrent au regard jusqu’à perte de vue. Pour mériter ce superbe panorama, il faut s’inscrire aux visites proposées au palais de Tau. Les guides acceptent des groupes de 12 personnes maximum. Et en été, mieux vaut réserver ses places si on veut avoir la chance d’aller saluer les gargouilles et leurs royaux voisins de près.

Panorama sur la galerie des rois de la cathédrale de Reims

La tour Nord

Une fois atteint le palier de la plate-forme située entre les 2 tours, on entre dans la tour Nord de la cathédrale de Reims. D’immenses statues et des objets liés à l’incendie de 1914 et sa reconstruction accueillent le touriste, sagement alignés contre les murs. Parmi eux trois cloches, dont.la plus grosse se nomme Antoinette et pèse deux tonnes.Les statues représentent les rois de France réalisés dans les années 50, mais qui ne correspondent pas au style de la cathédrale. Du coup, elles sont restées sur place.

Statues de rois de France conservées dans les tours de la cathédrale de Reims
Intérieur de la tour nord de la cathédrale de Reims

Le mystère du labyrinthe des tours de la cathédrale de Reims

Avant de découvrir la charpente, on marche sur un labyrinthe plaçait dans la nef de la cathédrale jusqu’au XVIIIe siècle avant d’être effacé. Le labyrinthe originel a été effacé par les chanoines. Ceux-ci n’enduraient plus les enfants qui essayaient de le résoudre. Cela perturbait le silence nécessaire à leur recueillement et la bonne tenue des offices. Celui que l’on voit désormais a donc été reproduit exactement à l’aplomb du tout premier labyrinthe.

Ce labyrinthe rendait hommage aux 4 architectes de la cathédrale qui sont représentés par leur effigie gravée en plomb aux quatre coins. Celles-ci représentaient les figures de Jean d’Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons. Sa forme reprend le plan de l’élévation des tours de la façade, empreintes d’une forme octogonale. Aujourd’hui, ce labyrinthe est le symbole des monuments historiques en France.

Pas trois fois ! On oublie le chêne.

Le 19 septembre 1914, c’est le drame. Un obus met le feu à l’échafaudage de la tour nord et la cathédrale s’embrase presque immédiatement. Elle va se consumer toute la nuit. Au matin, il reste des gravats encore chauds. La toiture, la charpente, les cloches, les vitraux, le mobilier, le statuaire, les boiseries… Tout est détruit ou presque. Seul le gros œuvre de pierre a résisté en partie. Un des symboles de l’Histoire de France est réduit en cendres. En 1915, on nomme sans plus attendre Henri Deneux architecte en chef de la cathédrale qui s’attelle à la reconstruction de l’édifice. On répare murs,voûtes et statues. On consolide les contreforts et les arcs-boutants. Pour la charpente, Henri Deneux va s’inspirer d’une technique élaborée par Philibert Delorme. Au XVIe siècle. Il avait imaginé une technique de charpente par petits éléments de bois identiques assemblés par des clavettes, également en bois.

Incendie de la cathédrale de Reims 1914

Un mécano en béton armé

Henri Deneux reprend l’idée de cet assemblage et substitue les éléments de bois par des pièces en béton armé. Le résultat est cette charpente constituée de planches en ciment, d’une section de 20 cm x 4 cm.  Une technique des mortaises et d’entailles, « de clefs en ciment et de clavettes en bois » permet de les assemble entre elles. Leur légèreté permet à une ou deux personnes de les soulever et de les positionner sans avoir recours à un engin de levage. L’ensemble réalise cet extraordinaire mécano en béton qui s’élève au-dessus de nos têtes. Il faut deux ans pour remonter les 2000 m3 que représente le volume total de la charpente de la cathédrale de Reims. Son poids total n’excède pas 1600 tonnes. Beaucoup plus légère que la même fabriquée en chêne, elle écarte, en prime, le risque d’incendie dans les parties hautes.

charpente en béton de la cathédrale de Reims
Charpente en béton armé de la cathédrale de Reims

La galerie des rois

Après s’être extasié sur la charpente, on franchit à nouveau une petite porte qui donne sur la galerie des rois. Le panorama est remarquable. À perte de vue et à 360°, Reims se déroule à nos pieds et au loin la montagne de Reims. Par beau temps, on peut apercevoir le phare de Verzenay au milieu des vignes. Réalisée au XIVe siècle, elle met en scène le baptême de Clovis. Il est représenté debout dans la cuvée baptismale avec son épouse Clothilde à ses côtés, l’évêque Rémi et la colombe tenant la Sainte Ampoule. La scène évoque la conversion de la monarchie au catholicisme et le miracle de Sainte Ampoule.

Le jour du sacre, la foule se presse pour y assister. Le diacre chargé d’apporter l’huile ne peut se frayer un chemin. Une colombe surgit à point nommé et remet à l’évêque une ampoule contenant le Saint Crème. La Sainte Ampoule est à présent conservée au Palais de Tau. Véritable trésor, elle a failli disparaître durant la Révolution. Cassée par un révolutionnaire, elle fut ramassée par le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine, aidé de Philippe Hourelle, officier municipal, qui l’aurait caché. La Sainte Ampoule, conservée dans un flacon en cristal de roche, a servi en 1937 pour la dernière fois pour consacrer l’autel de la cathédrale de Reims détruit au cours de l’incendie de 1914.

Galerie des rois cathédrale de Reims

Gargouilles, macarons et bestiaire fantastique

Déambuler entre les tours de la cathédrale de Reims, permet de voir ses géants de pierre qui ornent l’édifice. Les 63 statues représentant les rois mesurent 4,80 m chacune et pèsent environ 8 tonnes. Serpenter permet aussi d’admirer les 88 gargouilles chargées de repousser les forces maléfiques et de protéger la cathédrale et tout ce petit monde que l’on n’aperçoit pas du bas des tours de la cathédrale de Reims. Des chimères menaçantes, des aigles et lions ailés, des mascarons aux mimiques amusantes ornent les créneaux.

La toiture des tours de la cathédrale de Reims

La toiture suscite également l’admiration quand on fait la visite des tours de la cathédrale de Reims. Entièrement détruite lors de l’incendie, on la restaura totalement à partir de plaques de plomb reconstituées. Ayant fondu au moment de l’incendie, Henri Deneux en a récupéré 250 tonnes auquel il a ajouté 190 tonnes. La crête est ornée de trèfles et de fleurs de lys  ont été replacés. Symbole royal, les révolutionnaires les avaient ôtées. Chaque fleur mesure 1,40 m.

Toiture de la cathédrale de Reims
toiture de la cathédrale de reims

Le sagittaire

Surplombant la galerie des rois, le Sagittaire de la cathédrale de Reims pointe son arc vers le sol. A l’origine, l’homme cheval visait un cerf en bronze installé au milieu de la cour du palais de Tau, contigu à la cathédrale et commandé par l’archevêque Gervais dans les années 1060.

Le nonce avait choisi le cerf comme symbole de son autorité. Celui-ci figurait sur son sceau épiscopal. En acte de défiance à son autorité, les chanoines, supportant mal d’être bridés dans leur autonomie, commandèrent la statue du Sagittaire visant le cerf. Une façon comme une autre de marquer son territoire avec humour !

Par ailleurs, le cerf avait une autre fonction beaucoup plus réjouissante. Lors d’un sacre, on le remplissait de vin et il se transformait en fontaine pour célébrer le nouveau monarque. C’était l’happy hour du moment ! Au 17e siècle, le cerf fut enlevé. Dommage pour les libations.

Sagittaire de la cathédrale de Reims

La flèche de l’Ange girouette

Elle domine la cathédrale de Reims. La statue d’origine en métal mesurant 1,90 m est conservée au palais de Tau. À sa base, on peut voir 7 atlantes qui supportent la flèche. Elles seraient une représentation satirique de bourgeois rémois du XVe siècle. À cette hauteur et à l’époque, personne n’est allé vérifier. Et les sculpteurs ne manquaient pas d’humour. Ils les réalisèrent après l’incendie de 1481 qui a ravagé une première fois la cathédrale de Reims.

Après cette visite, il ne reste plus qu’à redescendre pour contempler les tours de la cathédrale de Reims depuis le parvis. On peut s’installer sur les terrasses des cafés l’entourant, rêver aux mystères de la cathédrale et lever une coupe à leur santé.

La fléche de la cahédrale de Reims et les atlantes

Bon à savoir

  • Tarif : 9 €
  • Réservation obligatoire
  • Fermé le lundi
  • Horaires : Du 15 février au 5 mai de 10H à 12h et de 14h à 16h Le dimanche de 14h à 16h – Du 6 mai au 8 septembre 10H à 12h et de 14h à 17h Le dimanche de 14h à 17h – Du 9 septembre au 15 novembre de 10H à 12h et de 14h à 16h Le dimanche de 14h à 16h
  • Durée 1 heure
  • Gratuité moins de 18 ans, demandeur d’emploi, pass éducation,  le premier dimanche du mois pour tous
  • Réservation en ligne ICI

Voir à proximité

  • Le musée des Beaux-Arts
  • La maison Levergeur
  • Le palais de Tau
  • La basilique Saint-Nicaise

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