Le musée au Fil du papier

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Pas facile de trouver le musée au fil du Papier de Pont-à-Mousson. À quelques minutes (à pied) de la place Duroc, il se cache dans la vieille ville, telle une pépite. Et c’est bien de ça qu’il s’agit. Le musée au fil du Papier est réellement un des plus jolis et intéressants lieux pour ceux qui aiment la déco et les arts décoratifs. Le musée du papier mâché est unique en son genre et totalement bluffant

Une technique tombée en désuétude

Le musée Au fil du papier vaut franchement le détour. Il est installée dans l’ancien hôtel renaissance de la Monnaie ainsi nommé, car on y aurait battu la monnaie du temps des comtes puis des ducs de Bar.

La saga de la famille ADT en Lorrain

Une fois réglée l’entrée à l’accueil, le mieux est de grimper aussitôt au deuxième étage pour débuter la visite. Un petit film de 30 minutes explique comment Pont-à-Mousson est devenu au début du 20e siècle la capitale du papier mâché.

Les chinoiseries étaient très en vogue sous Napoléon III. On adorait les décors en laque avec motifs ornementaux évoquant l’Orient lointain. Seulement, tout le monde n’avait pas les moyens de s’offrir un AR pour Pékin pour acheter paravents et coffres en laque.

Pour satisfaire les rêves de ces contemporains, la famille Adt s’est lancée dans la production de tabatières à Ensheim en Allemagne, puis à Forbach avant de s’installer à Pont-à-Mousson en 1871 de peur d’être annexée. Le succès ne se fit pas attendre et la demande était suffisamment énorme pour employer jusqu’à 800 personnes à Pont-à-Mousson et 2000 personnes en tout sur les trois sites.

Le salon en laque de la reine Victoria made in Lorraine

Tout y passa. Plateaux, paravents, bois de lit, set de coiffeuse, cabinet à liqueurs, pendules, fauteuils, tables et guéridons, tout se transformait en objet laqué précieux dans ces ateliers sous les mains affairées des ouvriers devenus de vrais spécialistes du laque. Le résultat est totalement bluffant quand on voit les réalisations contenant des incrustations de nacre ou feuille d’or et la richesse ornementale déployée sur chaque objet.

La vidéo explique par le détail la fabrication de ces objets et on est ébahi par la prouesse des ouvriers de cette entreprise. Toutes les salles mettent en scène avec goût la production et la pièce la plus étonnante reste le salon commandé par la reine Victoria.

Tous les objets de décoration courant comme les porte-parapluies, ou les tables gigognes étaient vendus sur catalogue dans la France entière et à l’étranger. La VPC n’était pas née, mais elle se dessinait pour promouvoir cette production made in Lorraine véritable !

Fermeture de l’usine mussipontaine en 1961

Malheureusement, le plastique est venu concurrencer cette production et en 1961, la société mettait la clé sous la porte. Le « carton bouilli » prenait le bouillon. Heureusement, les greniers et les réserves conservaient de pièces invendues et en 1999 le musée ouvrait ses portes.

Pour faire bonne mesure, il rend hommage au général d’empire Duroc au rez-de-chaussée et présente une rétrospective de l’histoire de Pont-à-Mousson et de son glorieux passé universitaire et industriel dans le domaine de l’imprimerie. Eh oui ! Pont-à-Mousson tenait la dragée haute à Épinal en matière d’imagerie.

On ne regrette qu’une chose, qu’il n’y a plus un artisan pour faire revivre cet art de la laque. Mais de très jolis objets sont vendus à la boutique du musée. En sortant, on peut poursuivre la visite de Pont-à-Mousson en dirigeant ses pas vers l’abbaye des Prémontrés. Une façon de voyager dans le temps en traversant la Moselle

Le musée Au fil du papier pratique

Adresse : Hôtel de la Monnaie
13 rue Magot de Rogéville
54700 Pont-à-Mousson

Entrée : Adulte : 4,70 €
Groupes (10 pers.) : 2,70 €
– de 12 ans : Gratuit

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